Effet Streisand au Vietnam : “The Economist” est censuré… et tout le monde en parle

L’hebdomadaire économique britannique, qui proposait cette semaine dans son édition asiatique un portrait – plutôt bienveillant – de To Lam, le numéro un du régime de Hanoï, a été interdit de diffusion au Vietnam. Un vraisemblable excès de zèle de la censure qui a eu exactement l’effet inverse.
C’est un bel exemple de l’“effet Streisand” : en empêchant la divulgation d’une information que l’on voudrait cacher, le résultat inverse survient, à savoir que ce que l’on voulait dissimuler attire encore plus l’attention médiatique. Ainsi, l’agence de presse Reuters a révélé le 29 mai que l’édition asiatique de l’hebdomadaire The Economist de cette semaine a été promptement censurée au Vietnam. Et sans surprise, ce vendredi 30, l’information – et la une du journal – est relayée dans le monde entier, du Bangkok Post, en Thaïlande, au Guardian, à Londres.
L’hebdomadaire économique britannique affiche sur sa couverture un portrait du numéro un du régime de Hanoï, To Lam. Secrétaire général du Parti communiste vietnamien (PCV), il est représenté sur fond rouge avec des lunettes dont les verres sont recouverts d’étoiles jaunes, comme une référence au drapeau du pays. Et avec ce titre plutôt encourageant : “L’homme qui a une stratégie pour le Vietnam”.
Le style de l’image est-il trop psychédélique pour la pudibonderie des apparatchiks de la commission de la propagande du PCV ? À moins que ces derniers n’aient tiqué sur le sous-titre de l’éditorial qui accompagne cette une : “Un homme dur issu du Parti communiste
Courrier International